Un peu de culture "Stéphanoise"

Publié le par Gilles Kiwanis42

Bienvenue à :  Sanctus Stephanus de Furano.

C'est le premier nom connu de Saint-Etienne située à l'extrême sud de la plaine du Forez et séparée de la vallée du Rhône par le merveilleux massif du Pilat ; dernier contrefort est du Massif Central. Saint-Etienne restera longtemps à l'écart des grandes voix de communication. Ce n'est qu'en 1855 que Saint-Etienne, en raison de son rapide développement industriel et démographique, devint chef-lieu du département de la Loire.

La ville de Saint-Étienne était réputée dès le Moyen Âge pour son artisanat de coutellerie, avec plus de 80 moulins produisant couteaux et armes blanches. Les croisés partant en Palestine venaient y acheter leurs dagues et épées, trempées dans les eaux du Furan.

Ce  ne fut en revanche qu'au début  du XVe siècle qu'elle devint un centre important de production métallurgique renommé. La tradition des armes se poursuivra et se développera avec les armes à feu.  François 1er donna un vif essor à cette industrie avec les guerres d'Italie. En 1764, Louis XV crée la Manufacture Royale d'Armes qui équipera désormais de façon unique les armées française jusqu'en 2000 avec le fameux fusil d'assaut le FAMAS.

Au début du XXe siècle et jusque dans les années 60, la Manufacture française d'armes et cycles mieux connues sous le nom de « Manufrance » est le plus gros fabricant français d'armes de chasse et de cycles. Aujourd'hui encore subsistent des armuriers, véritables orfèvres dont les carabines sont renommées dans le monde entier. Chaque printemps est organisé le Salon Armeville qui attire les meilleurs fabricants mondiaux et tous les chasseurs avertis. ( A noter que  sous la révolution, Saint-Etienne avait été rebaptisée : « Armeville »)

Saint-Etienne fut le berceau de petites entreprises de métallurgie très variées regroupées sous l'appellation : « clincaillerie ». Au 16éme siècle se développa également une très forte activité de rubanerie et de passementerie qui disparaitra presque totalement dans les années 60 du 20éme siècle, malgré l'un de ces plus célèbres étudiants, un certain Pierre Cardin.

Au moment de la Révolution industrielle s'y développèrent bien évidemment les métiers de métallurgie lourde, la mécanique générale, la fabrication de machine outils, les fabriques de cycle. Qui n'a pas rêvé d'une bicyclette Mercier ou Hirondelle? Dans le même temps, Saint-Étienne était devenue la capitale mondiale du ruban en dépit de la concurrence de Bâle.

Les métiers à tisser mécaniques sont introduits après 1772 à Saint-Étienne qui va devenir le plus grand centre de fabrication du ruban de soie. En 1786, il y avait dans la région stéphanoise 15 250 métiers (2 246 seulement à Bâle) produisant pour 17 millions de francs dont près de la moitié était exportée. Après les épreuves de la Révolution et de l'Empire, l'industrie du ruban connaît un essor très important de 1815 à 1856, Saint-Étienne connaît un véritable âge d'or. Les Stéphanois réussissent à adapter la mécanique Jacquard au métier du ruban. L'utilisation du métier Jacquard dans le ruban permet de produire une plus grande variété de rubans. En 1846, le chiffre d'affaires de Saint-Étienne est de 46 millions de francs contre 20 millions pour sa grande rivale Bâle.

Entre 1857 et 1866, une grave crise va affecter l'industrie du ruban. Désormais, le ruban bon marché l'emporte sur le ruban de luxe avec la banalisation de la consommation. La confection utilise moins de soie et davantage de coton. La production dispersée dans des ateliers familiaux recule au profit de l'usine. Le protectionnisme favorise la mise en place d'industries nationales aux dépens de Saint-Étienne et de Bâle.

Il nous faut citer également : ce stéphanois à qui nos épouses rendent régulièrement hommage : Barthélemy Thimonnier qui  conçut la première machine à coudre en 1830.

 

À la veille de la Première Guerre mondiale, la rubanerie occupait 30 000 personnes et faisait vivre avec les industries annexes plus de 80 000 personnes autour de Saint-Étienne.

Aujourd'hui, une cinquantaine d'entreprises employant 3 000 personnes travaillent dans ce secteur dans la région stéphanoise et fournissent le marché mondial.

 

Comment parler de Saint-Etienne sans évoquer l'exploitation massive des mines de charbons.

Le bassin houiller de la Loire fut historiquement le premier à être exploité en France.

L'État accompagnera cet élan en installant à Saint-Étienne l'École des mineurs qui deviendra École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne à la fin du XIXe siècle ; Ecole d'où sont sortis d'éminents ingénieurs et quelques Kiwaniens.

 

De 150 000 tonnes à la veille de la Révolution française, la production dépasse le million de tonnes en 1836. En 1873, elle est de 3,3 millions et sera à son apogée dans l'entre-deux-guerres avec plus de 4 millions de tonnes.

La difficile mécanisation de l'abattage, conjuguée à des frais de transports handicapants, entraînent le bassin vers une fin annoncée à la fin des années 1950. Elle se traduit par un recul de la production; 1,5 millions de tonnes sont remontés en 1970. En 1980 elle n'est plus que de 240 000 tonnes. Le dernier puits stéphanois ferme en 1973 . Ce sont 500 millions de tonnes qui ont été extraites du sous-sol du bassin stéphanois.

De cette intense activité reste le très impressionnant « Musée de la mine », installé dans les bâtiments du dernier puits stéphanois, à l'ombre des deux terrils qui domine la ville. C'est un incontournable de votre visite dans le Forez.

 

L'activité minière explique que le premier chemin de fer d'Europe continentale y fut construit à partir de 1823. Il reliait Saint-Étienne à Andrézieux et servait au transport du charbon vers les bords de la Loire. Un deuxième ligne fut construite et mise en service de 1830 à 1832 entre Saint-Étienne et Lyon. C'est aujourd'hui une des lignes interurbaine les plus fréquentée de France.

 

Cette intense activité industrielle qui fit le bonheur et la renommée de Saint-Etienne lui fut funeste pendant la seconde guerre mondiale. La ville et ses habitants furent lourdement touchés par les bombardements américains du 26 mai 1944.

 

Le renouveau : Depuis la seconde guerre mondiale, « la ville noire » a connu une profonde reconversion industrielle et une formidable entreprise de ravalement et rénovation du centre ville. Les rubaneries artisanales, aciéries, laminoirs et mines de charbon ont été remplacés par des secteurs d'activités tournés vers le futur. Citons :

 

On ne saurait parler de notre ville sans citer le siège social de la société de grande distribution, créée en 1860 : « Casino » dont l'un des fondateurs Geoffroy Guichard créera le plus prestigieux club de football français : « l'ASSE », au palmarès qui fait toujours crever d'envie nos voisins lyonnais.

 

La ville verte s'enorgueillit de quelques incontournables étapes culturelles :

  • Le musée des armes et cycles regroupant d'importantes collections.
  • Le musée de la mine, cité plus haut.
  • Le musée des amis du vieux Saint-Etienne.
  • Le musée d'arts contemporains, l'un des plus célèbres au monde.
  • Le zénith où se produisent les enfants du pays: Mickey 3D, Murielle Robin et Bernard Lavilliers.
  • Et bien évidemment «Le chaudron», le stade mythique de Saint-Etienne qui fait encore vibrer tous les supporters des «Verts».

 

Nos voisin lyonnais peuvent revendiquer le titre de capitale mondiale de la gastronomie mais à « Sainté » nous gardons secret nos traditions culinaires séculaires que sont : La soupe mitonnée, la salade de barabans, le barboton, la patia, les matefaims, les grillatons mais surtout le sarasson et les râpées.

 

Allez, si t'es pas un garagnia, un marquemal, ou un pagniot de vogue t'es le bienvenu chez les Gagas. Viens rienque on applatera des grands canons !


Roland THIRY

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